
Les Grecs, plus précisément les Phocéens sont déjà installés à Marseille, qu’ils appellent Massilia (Μασσαλία)…
En Méditerranée, le commerce maritime est intense et Marseille en est déjà une plaque tournante. Les navires, tel celui (vers -300) dont on a retrouvé l’épave à la pointe du Lequin à Porquerolles, viennent régulièrement s’abriter ou faire relâche dans les Îles d’Or, qu’ils appellent « les Stœchades ».

Les Phocéens de Massilia, dont la présence dans la presqu’île est attestée depuis un siècle au moins, fondent Olbia « la bien heureuse », au fond du golfe de Giens, sur le territoire de ce qui est aujourd’hui le quartier en bord de mer de l’Almanarre.
C’est un gros bourg (800 à 1000 habitants) fortifié, au plan militaire géométrique, qui sécurisait les escales et assurait l’accastillage des navires de commerce. De là ils occupent l’ensemble de la presqu’île.

Les Romains prennent le relais des Grecs et s’installent pour plus de quatre siècles
Leurs premières traces se trouvent à l’anse de la Galère à Porquerolles, qu’ils vont mettre en valeur par l’agriculture pendant près de trois cents ans en même temps qu’ils étendent leur emprise sur le littoral varois (villa Pardigon à La Croix-Valmer), puis toute la Provence. Olbia est reprise et étendue par une station de galères, Pomponiana, et de nombreux établissements et installations (puits, aqueduc, égouts, sépultures) ont été reconnus sur la presqu’île.
L’affaiblissement, puis l’effondrement du monde romain engendrent insécurité et instabilité
C’est la période des invasions barbares, puis des fréquentes attaques des Sarazins (à qui l’Almanare doit son nom : « le phare ») qui pillent et enlèvent des esclaves. L’habitat côtier est délaissé au profit des points hauts, plus faciles à défendre. Sous le règne du roi franc de Burgondie (et saint) Gontran 1er, on assiste à l’abandon d’Olbia du fait de la submersion progressive du port et de l’augmentation continue de l’insécurité en bord de mer sous la dynastie mérovingienne.
L’extension du christianisme
Des monastères commencent à s’installer en Provence, d’abord sur les îles, où moines et cultivateurs partagent leurs lieux de vie, leurs places défensives et leurs hermitages.
Les Sarrasins établissent une base au Fraxinet (actuelle Garde-Freinet)
Des pirates sarrasins venus d’El-Andalus (califat de Cordoue) débarquent et fondent un comptoir au Fraxinet, qu’ils vont étendre à l’ensemble du massif des Maures (d’où son nom).
Première mention connue du nom de Hyères dans au moins deux documents
Une bulle du pape Léon VIII et une charte de Conrad, roi de Bourgogne et de Provence, attribuent Hyères et ses alentours à l’abbaye bénédictine de Montmajour. Il y est fait mention de salines et de pêcheries.
La reconquête sur les sarrasins marque le début de la période féodale en Provence
Le comte de Provence Guillaume 1er dit « Le Libérateur », son frère Roubaud et Ardouin, comte de Turin, soutenus par les autres seigneurs de Provence et la population, traquent les Maures qu’ils écrasent à la bataille de Tourtour en 973, anéantissent leur comptoir du Fraxinet, puis les chassent définitivement de Provence, mettant ainsi fin à plus de deux siècles de présence sarrasine dans la région. Cet évènement marque le début de la féodalisation de la Provence, qui avait jusque-là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Le marseillais Pons, seigneur de Fos, qui a été à l’avant-garde des combats, se voit offrir par Guillaume l’actuel territoire de Hyères et sa presqu’île, de La Londe et de Bormes. En fortifiant le château, il devient le premier seigneur de Hyères.
Saint Louis, roi de France, au retour d’une croisade débarque à Hyères
En juillet 1254 Louis XI, de retour de la septième croisade, débarque avec sa famille et sa suite sur la plage de l’Ayguade et fait un bref séjour à Hyères.
Les Fos perdent leur seigneurie d’Hyères
Le 14 septembre 1257, les Fos, ruinés, doivent vendre tout ce qui leur reste de « Hyères, son château, sa ville, son territoire, ses îles » au comte de Provence, Charles 1er d’Anjou. C’est de cette époque que datent les plus vieux vestiges du château.
Premier document historique mentionnant Giens
Charles 1er fait don de la presqu’île à son médecin Raymond Ortolan et à ses héritiers. Giens devient à cette date une seigneurie distincte rattachant également La Garde et La Valette et qui, au gré des mariages et des successions, va échoir à la famille des Pontevès pour y rester jusqu’à la révolution.
La peste noire arrive par Marseille
Hyères, au début du XIVe siècle, est la huitième ville provençale avec environ 5 000 habitants, mais la peste noire, arrivée par Marseille en 1347, ravage la Provence et emporte plus du tiers de la population. Hyères ne compte plus que 1 900 habitants cent ans après.
Charles II d’Anjou reçoit à Hyères la reine Jeanne de Naples
Les îles sont des repaires pour les pirates barbaresques qui écument la Méditerranée
Pendant près de trois cents ans, et malgré une lutte intense des pouvoirs européens, les pirates ottomans puis algérois, dont le célébrissime Kheïr-Eddine Baba Arroudj, dit « Barberousse », font régner leur loi sur l’ensemble de la Méditerranée. Philippe Prévost de Beaulieu-Persac, capitaine de vaisseau de la Royale écrit : « Entre 1628 et 1634, les pirates d’Alger ont capturé 80 vaisseaux français et plus de 1300 Français ont été vendus comme esclaves ou envoyés aux galères. »
François 1er séjourne au château de Hyères puis lance l’année suivante l’édification des premiers forts
Sainte-Agathe à Porquerolles et le fort du Moulin à Port-Cros, ou encore, sur le continent, le fort de Brégançon. Le roi cède les îles d’Hyères et des terres sur le continent à son vassal, le chevalier Bertrand d’Ornezan, baron de Saint-Blancard, qui devra en retour les « mettre en valeur et en défense ».
Charles IX séjourne au château de Hyères
Louis XIII fait procéder au démantèlement du château de Hyères
Installation des premiers phares
Débarquement allié en Provence
D’intenses bombardements aériens et par la Marine pilonnent les positions fortifiées des îles et de la côte.